Question d'examen : Comment percevez-vous une organisation, sa stratégie (ou ses stratégies) et ses structures ?
Lorsque la question de comment je percevais l’organisation, sa stratégie et
ses structures m’a été posée, je me suis mis à réfléchir sur ces aspects. Quand
nous sommes présents dans une organisation, nous effectuons certaines tâches
sans même les comprendre en intégralité. Pour qu’une organisation puisse prospérer,
il est essentiel que son personnel sache pourquoi et sur quoi nous travaillons
et comment s’organiser pour être efficace. Malheureusement cela est souvent
oublié et nous travaillons pour seulement travailler.
Au lieu de partir dans un débat philosophique et de grandes questions
concernant l’administration publique, je me suis tourné vers une organisation
que je commence à bien connaitre depuis deux ans et demie : La Cité
collégiale ; mais, plus spécifiquement sur le processus de standardisation
qui s’effectue au sein de cette organisation. J’écris actuellement un essai d’intervention
sur un système de gestion à l’interne dans le but d’aider mon organisation,
mais aussi de manière plus personnelle, à terminer ma maitrise à l’ENAP. Ce
premier travail du cours de structure des organisations est donc intéressant
dans le sens où il alimente mon essai d’intervention ainsi que ma réflexion sur
l’organisation dans laquelle je travaille.
En quelques pages et avec l’aide des théories des organisations de
Mintzberg, notamment le chapitre sur la stratégie de l’artisan[1],
je vais tenter d’apporter une réflexion sur comment je perçois mon organisation.
Je vais surtout me concentrer sur la stratégie parce que je suis persuadé
que pour qu’une organisation puisse naitre, elle doit d’abord être le fruit
d’une stratégie réfléchie, mais qui laisse place à l’innovation et le
changement lorsque celle-ci est en fonction. Mintzberg utilise dans son
chapitre sur « la stratégie de l’artisan » une analogie militaire que
l’on pourrait comparer à un plan de bataille. Sans entrer sur le comment et le
pourquoi de comment est née la Cité collégiale, je vais juste reprendre sa
mission qui, par extension, devrait donner un aperçu de la stratégie de
l’organisation :
« Dans un milieu de vie francophone, La Cité collégiale forme une
main-d’œuvre compétente, engagée et créative, capable de contribuer au développement
économique, social et culturel de l’Ontario français et de la société »[2].
Cette mission et stratégie est, nous en conviendrons, commune à bons
nombres d’établissements scolaires dont les principales fonctions sont
d’instruire et de qualifier les étudiants afin qu’ils puissent intégrer le
marché du travail. Dans mon organisation, et comme dans toutes organisations,
il y a une stratégie formelle dictée par la mission et les structures internes
à l’entreprise, mais également de multiples stratégies informelles toutes
dépendantes du nombre de personnes travaillant dans une même organisation. Je
m’explique, même si nous avons tous (je l’espère), le désir de faire progresser
l’étudiant, les professeurs en particulier utilisent du matériel conçut par eux-mêmes
et avec lequel ils sont à l’aise de travailler. Le problème vient du fait que
certaines stratégies personnelles peuvent avoir des effets contraires à l’organisation.
Par exemple, un professeur pourrait avoir envie d’enseigner plus sur un aspect
de la matière qu’un autre, car il est plus à l’aise à diffuser ces
connaissances. Mais est-ce vraiment utile à l’étudiant ?
Il faut comprendre que même s’il existe une stratégie « globale »
et tout un processus de standardisation aux employés, gestionnaires,
professeurs, une grande partie de ces employés utilisent des
« outils-maison » dignes d’un artisan. Cela se traduit concrètement
par des cours qui sont montés par un esprit d’ « essai/erreur » et
donc d’ajustement. Précision, ce sont surtout les professeurs qui sont dans cet
état d’esprit. Je ne rentrerais pas dans le détail, ce serait beaucoup trop
long à expliquer, mais il est demandé à chaque professeur (permanent et
contractuel-chargé de cours) de monter son cours tout en respectant les
« résultats d’apprentissage » dictés par le ministère de l’éducation
ontarien. La stratégie de chacun qui en ressort est que, pour une raison de
calcul individuel du coût marginal, chacun investira son temps en fonction du
salaire horaire et du nombre d’heure qui lui a été fixé.
« Les stratégies n’ont pas besoin
d’être délibérées, elles peuvent émerger, plus ou moins, des actions
entreprises »[3]
Oui, je suis d’accord sur le fait que nous n’avons pas besoin de délibérer
en permanence pour mettre en place une stratégie, cela se fait souvent de
manière logique et presque inconsciente car nous sommes, en principe, animés
par les mêmes valeurs.
Là où ma réflexion ne rejoints pas celle de Mintzberg, c’est sur le fait
que la gestion de la stratégie ne doit pas être en permanence
« stable » et en « continuité »[4].
Certes, il est important d’avoir un fil conducteur, une idée précise à laquelle
se référer. La structure est présente pour encadrer le travail de chacun. Le
principe qu’il y ait un chaos résiduel au sein d’une organisation peut conduire
à innover et trouver des stratégies capables de faire face aux transformations du
marché du travail et des exigences de la société en matière d’éducation.
Cependant, depuis un an, un processus de standardisation pour les
professeurs et gestionnaires de programmes d’études se met en place. Actuellement,
la Cité collégiale (donc l’organisation), par le biais de ces structures
(écoles de formations diverses) tente par un nouveau système électronique
d’apporter une stabilité. Nous avons certes des mécanismes de contrôle très
présents, mais la standardisation n’est pas (encore) obligatoire ; toutefois,
cela tendrait à le devenir afin de rencontrer de nouvelles exigences en matière
d’efficience de l’organisation.
Donc, je crois que tout fondement d’une organisation est à la base une
stratégie, un fil conducteur assez fort pour permettre la naissance d’une
organisation. Mais avant que l’organisation puisse fonctionner, une adhésion
autour de valeurs doit être effective et en particulier dans le cas d’une
institution scolaire. Parce que ceux qui y sont présent, quelques soient leurs
fonction au sein de l’institution, et de manière individuelle ont la fibre
pédagogique et sont motivés par la transmission du savoir.
[1] MINTZBERG, Henry, Le management
(deuxième édition, septième tirage, 2013), « La stratégie de
l’artisan », chapitre 2, p 55-86, Eyrolles
[2] http://www.lacitec.on.ca/documents/39427/254020/Vision_2018.pdf/53ccc961-7c00-4c14-b109-9f5e130905cc Plan stratégique 2013-2018 de la Cité
collégiale
[3] MINTZBERG, Henry, Le management
(deuxième édition, septième tirage, 2013), « La stratégie de
l’artisan », chapitre 2, p 63, Eyrolles
[4] Idem,
p 79 - 81
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