La mondialisation et l'administration publique
Une mise en contexte de la
mondialisation
Depuis
les deux dernières décennies du 20ème siècle jusqu’à aujourd’hui, les
administrations publiques nationales ont vu de nombreux comportements ou
habitudes modifiées afin de répondre à la mondialisation.
Comme
le souligne Palmisano (2006), les entreprises sont un des acteurs essentiels de
la mondialisation de l’économie. Ce
n’est pas sans poser divers problèmes comme nous le verrons avec les États
nationaux. Mais il faut souligner que si les firmes transnationales sont le
vecteur principal de la mondialisation, elles ne la maîtrisent pas forcément. Toutefois,
elles
Les
firmes transnationales ou globales pour reprendre Palmisano (2006) contribuent
au développement des échanges internationaux avec leur implantation un peu
partout sur planète.
Une politique idéologique issue du privé
qui bouleverse nos habitudes
C’est en ce sens que l’idéologie du secteur privé a
instauré une nouvelle division internationale du travail (DIT) en modifiant
profondément le tissus industriel des États-Nations mais également la culture
d’entreprise.
État-partenaire (PPP) ; perte du politique (idéologie
et philosophie) ; influence des grands groupes ; néo-libéralisme ; lois
qui changent ; accommodements ; Multiculturalisme (montée extrémiste,
même Sarkozy et Merkel le disent http://www.ledevoir.com/international/europe/316672/echec-du-multiculturalisme-europeen-l-islam-dans-la-ligne-de-mire) ;
Cependant, la mondialisation a apporté des points
positifs en ce qui à trait aux échanges commerciaux. Prenons le cas de la
Hongrie que nous avons vu récemment en cours, celle-ci a pu intégrer le système
économique mondial après être restée sous domination politique soviétique et
économique du COMECON. Aujourd’hui, elle a même une entreprise multinationale
Liens commerciaux plus étroits ; rapprochement
culturel pour les relations internationales ; Mobilité accrue ; Interdépendance
des marchés favorable à la paix
Des contraintes managériales, de relations internationales et économico-sociales
sur l’appareil étatique
Au niveau des contraintes, les stratégies des firmes
transnationales face à la mondialisation ont des effets sur toutes les strates
de la société, en particulier dans les pays développés. Dans le cas de la
différenciation des produits, les produits deviennent de plus en plus complexes,
incorporant de plus en plus de technologies et les incorporant de plus en plus
rapidement. Cela nécessite une main d’œuvre de plus en plus qualifiée, excluant
ainsi les travailleurs les moins qualifiés de l’emploi dans les firmes
transnationales mais aussi dans leurs sous-traitants qui ont les mêmes
exigences au niveau de la qualité. Les délocalisations aboutissent à peu près
au même résultat : en transférant les emplois les moins qualifiés dans
d’autres pays, se développent dans le pays d’origine des emplois de gestion, de
contrôle, enfin tout ce qui a trait au management et qui nécessitent qualifications
élevées.
Quels
sont les effets de ces transformations des emplois sur les inégalités ? Au
même titre que le progrès technique, la mondialisation supprime dans les pays
développés les emplois les moins qualifiés pour développer d’une part les
emplois en amont du processus productif lui-même et ceux qui gèrent la complexité de la répartition des tâches
entre les pays, d’autre part des emplois dans lesquels la flexibilité exigée
des travailleurs s’accroît pour permettre de varier l’offre quand la demande
varie. Résultat : les travailleurs
ne pouvant présenter des qualités sur un de ces deux plans ne trouvent plus
d’emploi. Cela accroît donc les inégalités puisque un travailleur peu qualifié,
désavantagé sur le plan du salaire, sera de plus menacé sur le plan de
l’emploi, avec peu de perspective de sortir du chômage s’il a été licencié. Ces
travailleurs vont donc constituer le noyau dur du chômage. Ce qui accroît
d’autant plus la pression sur les États et les citoyens de compenser de manière
fiscale cette main d’œuvre sans emplois.
Donc
cette recherche de la compétitivité à tout prix débouche sur une remise en
cause de ce qui peut élever le coût du travail (protection sociale, en
particulier) et aussi de ce qui peut limiter sa flexibilité, comme la
réglementation du travail par exemple. De ce fait, cela a une incidence sur la
psychologie liée au travail augmente aussi les risques de stress et donc sa
pénibilité, mais aussi d’une pression de plus en plus accrue en ce qui concerne
l’avenir professionnel. Sur tous ces plans, la mondialisation accroît la
pression sur les travailleurs les plus fragiles et contribue donc à
l’augmentation des inégalités sociales.
Les États
sont évidemment interpellés par les conséquences sur l’emploi sur leurs
territoires. Ils étudient et essaient de répondre en rapport aux stratégies des
firmes face à la mondialisation. Leur action n’est cependant pas évidente car la
mondialisation se réalise dans un monde d’Etats-nations politiquement autonomes,
du moins pour certains, mais économiquement interdépendants. Et c’est là qu’est
tout le problème. Comment garder une cohésion et une indépendance des États
tout en adoptant des règlementations qui s’imposent à tous ? Peut-être que
la Corée du Nord y arrive…
Changement de culture d’entreprise public pour se
mettre en accord avec le privé
Souveraineté nationale ; états de moins en moins
présents ; relations internationales entre états remises en
question ; Union Européenne et perte de souveraineté des membres
Mondialisation des services publics ; Perte de
pouvoirs régaliens ;
Vers une souveraineté partagée ?
A mon humble avis, la mondialisation a des effets
désastreux sur la culture de l’état national et en particulier sur le facteur
du travail. Comme nous l’avons vu, en changeant la culture de l’administration
publique d’un État, nous changeons également certains principes identitaires et
nationaux qui composent toute la vie en société, la manière de travailler, de
penser. Les politiques publiques sont différentes, les services changent et la
comparaison avec le passé qui été basé sur le concept d’État-nation classique se
fait de plus en plus dans le débat politique comme nous l’avons vu avec la
montée des extrémistes. Qu’ils soient politiques ou religieux, le constat est
le même, les politiques publiques doivent s’adapter à ces nouvelles contraintes
et donc changer certaines pratiques et lois pour assurer la sécurité
collective.
On pourrait se demander si les
Etats ont encore du pouvoir face aux grands groupes. Le poids économique de ces
entreprises est souvent énorme, leurs décisions stratégiques semblent ne pas
pouvoir être contrôlées, ce qui fait apparaître les Etats comme impuissants à
exercer une quelconque activité de contrôle.
De plus, les politiques
économiques ont un cadre national. Non seulement elles ne peuvent pas s’imposer
aux firmes transnationales mais elles sont parfois contrecarrées directement
par les décisions des firmes transnationales : quand un Etat décide de
lutter contre le chômage dans une région spécialement touchée et qu’une firme
transnationale décide la délocalisation d’une de ses unités de production
située dans cette même région, que peut faire l’Etat ?
Enfin, les exigences de
compétitivité et de flexibilité sont parfois présentées, en particulier par le
patronat, comme des nécessités auxquelles les Etats et donc les administrations
publiques devraient se plier, sans en mesurer les conséquences sociales et
culturelles, en les imposant à la nation toute entière ; par la
modification de la législation du travail ou l’abaissement des charges sociales.
Prenons exemple sur les pays du nord de l’Europe (en particulier la
Scandinavie), dans lesquels le poids de la fiscalité est très lourd, montrent
sans doute que la simplicité n’existe pas que nous devons nous adapter en
fonction de la culture nationale.
On
voit bien, finalement, que l’État national est mis en cause au travers de la
mondialisation et des stratégies des firmes transnationales. Mais les décisions
politiques doivent-elles être obligatoirement des sous-produits des nécessités
économiques ? Cet état de fait est qu’il n’y a pas de cadre politique
convenant au contrôle des firmes transnationales. Il faudrait lors qu’il soit
mondial, comme les firmes transnationales le sont et qu’elles soient en accord
avec les cultures nationales. Mais là encore,
le constat est mitigé si nous regardons ce qui se passe dans l’Union Européenne
et le libre marché qui fait des ravages dans les pays industrialisés.
Sommes-nous au début d’une transformation des État-nations en administrations
corporatives régionales comme nous le voyons avec l’Union Européenne ?
Parce ce qui est sûr, c’est que le principe même de la mondialisation et en
particulier dans l’administration publique tient un double discours. D’un côté on
décentralise des pouvoirs aux localités pour les citoyens et de l’autre on
retire notre indépendance nationale.
De ce fait, allons-nous donc vers un système
administrativo-économique hybride, un partage de la souveraineté entre les
pratiques de la mondialisation issues du secteur privé et ce qui reste des
concepts des États-nations ?
Bibliographie :
Articles :
Braibant, Guy (2002).
« Le passé et l’avenir de l’administration publique ». Revue
française d’administration publique. Avril-Juin 2002. Numéro 102. P :
213-221. Pages 1580. ENA. « Cet article est issu d’une
conférence prononcée le 20 mars 2002 à Bruxelles à l’Institut international des
sciences administratives. Le texte a été publié dans le volume 68, n° 3,
septembre 2002, de la Revue
internationale des sciences administratives, à laquelle nous adressons
nos remerciements pour son aimable autorisation
de publication (NDLR) ».
Palmisano, Samuel
J. (2006). « The globally integrated enterprise ». USA. Foreign Affairs. May/June 2006. Vol.85. Number 3.
P : 127. Pages 5. ISSN 00157120.
Conklin, David
(2006). « Hungary’s Reform Process”, Richard Ivey School of Business, Cas
no. 9B06M081, London (Ontario), Canada, Ivey Publishing, 17 pages.
Autres :
Notes de
cours d’économie politique des cours au Lycée Victor Duruy, Mont-de-Marsan, France
Monographies :
Kübler, Daniel, de Maillard, Jacques (2009). « ». Dans : Analyser les politiques publiques.
France. PUG. 221 p. Chap . P . 978-2-7061-1539-4.
Mercier, Jean (2004).
« ». Dans : L’administration
publique. De l’École classique au nouveau management public. Canada. PUL.
518 pages. P. ISBN 2-7637-7831-3
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